La transpiration est un enjeu majeur du vestiaire de ville. En effet, il est difficile d’enlever sa chemise une fois arrivé au bureau, comme on le fait après un entraînement. Comment s’habiller pour éviter la transpiration ? ne plus ressentir le tissu mouillé qui colle à la peau dès qu’on a transpiré ? gérer l’apparition des odeurs ?
Nous traitons la question avec 3 articles de blog 1) pourquoi et comment on transpire ? 2) quelles sont les meilleures matières anti transpiration ? c’est l’article d’aujourd’hui ! 3) comment superposer les bonnes couches de vêtements pour ne pas transpirer
Après avoir compris que la transpiration est une réaction mécanique au stress et à l’effort, nous expliquons aujourd’hui quelles sont les meilleures matières pour gérer ces inconvénients. C’est parti !
1) Les 3 enjeux successifs à maitriser
a) Éviter de déclencher la transpiration
La transpiration est une réaction mécanique du corps. Elle est déclenchée pour “refroidir” celui-ci quand il s’échauffe. Pour ne pas transpirer, il faut donc “simplement” éviter que la température monte. Basique. Alors bien sûr, nous pouvons limiter les efforts. Mais c’est perdre notre liberté ! Nous avons crée Wolbe parce que nous ne voulions justement pas que les vêtements décident pour nous, de ce que nous pouvions faire.
Non, la seule solution, c’est de choisir comme critère n°1, des matières thermo-régulantes. Par leurs propriétés, elles vont, elles-mêmes, limiter les hausses de température du corps. Pour le garder à température constante, même quand vous accélérez. C’est la cas de la laine merinos, du Tencel® Lyocell, du lin ou de la technologie 37°5®.
Avec ces matières, vous attaquez le mal à la racine. En évitant de déclencher le phénomène.
C’est 80% de la réussite.
b) Évacuer rapidement l’humidité vers l’extérieur
Rien de plus désagréable qu’une chemise qui colle à la peau. Vous êtes d’accord, non ?
Alors une fois que vous avez transpiré, le 2ème critère essentiel est évidemment de choisir un tissu qui a une grande capacité d’absorption (pour “éponger” vite) et concomitamment, une grande capacité d’évacuation vers l’extérieur. Une matière qui permet de sécher rapidement.
Là encore, pas de mystère. La laine merinos, le Lyocell/Tencel®, le lin sont les meilleurs. Le coton sèche lentement. Le polyamide et le polyester ont une faible capacité d’absorption, mais un séchage rapide.
En effet, les odeurs sont causées par des bactéries malodorantes que certaines fibres retiennent particulièrement. Il faut sélectionner les fibres anti-bactériennes, qui ne les retiennent pas.
Les meilleures ? la laine merinos et le Tencel/Lyocell. Incroyable…mais réellement magique !
Les pires ? les matières synthétiques. Au point que certains clients nous disent avoir jeter leurs vêtements en polyester/polyamide, ne supportant plus les odeurs. A ne pas négliger donc !
2) La laine merinos, respirante et anti-bactérienne !
Contrairement à nombre d’idées reçues la laine merinos est la meilleure matière en terme de gestion complète de la transpiration. Elle maintient à une température constante toute l'année (thermo-régulation), absorbe l’humidité, sèche vite ET neutralise les odeurs. Et nous rappelons ici que la laine merinos, à l'opposé d'une laine classique, est douce et ne gratte pas. Elle est superfine.

Il suffit de regarder une coupe microscopique des différentes fibres textiles pour s’en convaincre.
A l’instar de nos cheveux, la laine (les 4 premières fibres en partant de la gauche) est constituée de milliers d’écailles qui se superposent comme des tuiles. Ce qui n’est pas du tout le cas des autres fibres. Regardez le polyester à l’extrémité droite : il est complètement lisse !
Cette structure en écailles piège l’air dans de multiples petites poches, et freine sa circulation. Elle crée une pellicule isolante qui régule la température contre la peau. Garde au frais quand il fait chaud, et au chaud quand il fait frais. Cet effet thermorégulateur maintient une température optimale et évite le déclenchement de la transpiration.
La laine a aussi une très forte capacité d’absorption d’eau (jusqu’à 30% de son poids, tout en paraissant sèche). Elle est hydrophile. C’est 120 fois plus que le polyester ! Pas de sensation d’humidité contre la peau, donc.
Plus on choisira une laine fine (extra fine dès super 110), meilleure sera la sensation et la performance ! Pour information, la laine merinos fait entre 11 et 24 microns, la laine shetland 40 microns et un cheveu 60 microns.
C’est donc la laine merinos, cette matière noble, qu’il faudra privilégier. Sa finesse est déterminée par les grades super 100, super 120, super 130. Elle n’a absolument rien à voir avec la laine classique telle que vous l’imaginez -qui gratte, tient chaud, peluche- : la laine merinos est luxueuse, très fine, douce, fluide et ressemble à un tissu tout à fait normal quand elle est tissée.

Autre argument clé. En termes d’odeur, la laine démontre une performance inégalée.
Elle absorbe l’humidité sans laisser proliférer les bactéries malodorantes. Sans doute grâce à la lanoline qu’elle contient. Elle retient 66% moins d’odeurs que le polyester et 28% de moins que le coton.
Une étude réalisée par l’université de Gent en Novembre 2014, montre qu’elle performe mieux que chacun de ses concurrents en terme non absorption / évacuation des bactéries (analyse sur des T-shirts portés après une session de vélo et 28 heures de repos).
Voilà pourquoi un vêtement en laine merinos ne sent quasiment pas la transpiration.
Alors si certains ont porté la même chemise en merinos pendant tout confinement (!), nous assurons au minimum 72 heures de tenue sans lavage. C’est pour cela que nos chemises sont appelées 72 heures !
Et ça préserve la planète en terme d’eau consommée pour le lavage.
avantages
thermo-régulation optimale
absorbe énormément sans paraitre humide
meilleure performance anti-odeurs
LA matière idéale !
inconvénients
précaution au lavage : programme délicat laine 20°
tambour 600 t/m, sans adoucissant
un prix plus élevé
une résistance normale à l'abrasion
1ère couches en merinos
3) Le Lyocell, une fibre optimale
Le Lyocell est une fibre issue de la pulpe de bois (hêtre, eucalyptus ou bambou). TENCEL® est une marque de Lyocell. Autrichienne, elle appartient au groupe Lenzing, leader mondial. Nous avons expliqué pourquoi nous utilisions cette matière dans nos chemises blanches, dans cet article du blog.
Cette matière responsable présente des très bonnes qualités de thermorégulation et de séchage. Elle garde 13% d’humidité sans montrer de sensation désagréable. Elle est plus performante que le coton dans ce domaine.
En ce qui concerne la gestion des odeurs, il est juste en-dessous de la laine (qui garde une structure mécanique optimale) mais supérieur au coton. C’est donc notre deuxième option dans cette sélection de matières anti transpiration. D'autant qu'il est aussi facile d'entretien.
La VISCOSE est un dérivé de pulpe de bois comme le Tencel®, mais traité chimiquement de façon beaucoup moins éco-responsable. Elle est donc bonne en termes de thermo-régulation. Mais elle froisse facilement et peut rétrécir au lavage. Elle est donc moins pertinente que la laine pour les déplacements. Côté odeurs, -dans la même étude de l’université de Gent – elle est confirmée comme anti-bactérien. C'est un choix pertinent pour les doublures intérieures.
AVANTAGES
très bonne absorption et séchage
bonne gestion des odeurs
sensation de fraicheur
éco responsable
INCONVÉNIENTS
le tissu est très fluide
pour l'homme, il faut marier avec du mérinos
4) Une solution innovante : la technologie 37°5 ®
La technologie 37°5 (lien ici) propose une thermo-régulation dynamique. Elle évacue la chaleur du corps proportionnellement à l'intensité de l'effort. Plus on accélère, plus elle évacue. Et maintient le corps à une température constante de 37°5©.
Cette technologie fait appel à des micro particules naturelles infusées directement sur les fibres, à un niveau microscopique (elles ne partent pas au lavage et sont durables). Celles-ci vont absorber et évacuer en très grandes quantité, les infra rouges émis par le corps quand il s’échauffe. Et maintenir à une température idéale de 37°5.
Après le monde de l’outdoor (Salomon a une gamme de textile trail en 37°5), nous l’avons intégré à nos chemises. Avec 50% de Tencel® et infusé sur du polyester recyclé New Life®. C’est la gamme Accélération.
AVANTAGES
thermo-régulation active
grande efficacité
INCONVÉNIENTS
gestion des odeurs moyenne


Video
5) le lin, meilleur que le coton
C'est sans doute la fibre végétale la plus écologique. Elle nécessite très peu d'engrais, très peu d'eau et la France/Belgique sont les premiers producteurs mondiaux ! Elle a des propriétés très proches, voir meilleures que celles du coton en termes de performance.
Ses pectines hydrophiles liant les fibres entre elles lui permettent d’absorber jusqu’à 20% de leur poids en humidité, sans changer de sensation au toucher. L’effet thermorégulateur de ces mêmes pectines va nous conserver au frais en été. Pour les odeurs, les observations sont similaires au coton.
AVANTAGES
absorption optimale
thermorégulation
disparition des odeurs au lavage
INCONVÉNIENTS
fibre pas très douce (sauf tricotée)
froisse très vite
6) Le coton est décevant
Le COTON, matière végétale la plus répandue, est hydrophile. Elle absorbe complètement la transpiration. Et paradoxalement, elle accentue le refroidissement du corps parce qu’elle sèche très lentement. Beaucoup plus lentement que la laine et le polyester. C’est donc la sensation de tissu mouillé qui fait baisser la température du corps… Mais ce n’est vraiment pas agréable !
Si vous gardez un tee-shirt en coton a l’air libre, en été, sans effort significatif, aucun problème, vous resterez au sec. Mais une seule petite accélération va rendre la sensation très désagréable. Idem pour une chemise en coton, en hiver, sous une veste ou un manteau…
En termes d’odeurs, la fibre de coton absorbe garde les bactéries malodorantes prisonnières de ses fibres.
Par contre, comme le coton est hydrophile, il absorbera parfaitement l’eau et les agents actifs du lavage. Toutes les bactéries malodorantes devraient donc être éliminées après une bonne machine. Ce qui n’est pas le cas avec du polyester ou du nylon.
AVANTAGES
absorption optimale
disparition des odeurs au lavage
INCONVÉNIENTS
séchage très long
sensation de vêtements humides contre la peau
conserve les odeurs
peu éco-responsable
6) Le synthétique est très mauvais sur les odeurs

Encore une fois, c’est très rationnel quand on analyse la structure moléculaire de ces matières. Issues de la pétrochimie -donc de ressources non renouvelables de la planète-, elles ont trois propriétés qui les opposent aux fibres naturelles :
- Elles sont hydrophobes: elles ne supportent pas l’eau. Elles vont donc très rapidement repousser l’humidité sur une grande surface (vers l’extérieur ou à l’intérieur du corps). Ce qui va accélérer le séchage…si on est à l’air libre
- Elles sont lipophiles: elles adorent les substances huileuses. Et les bactéries – malodorantes comprises- voyagent dans celles-ci. Les fibres synthétiques vont malheureusement garder précieusement ces huiles en évacuant l’eau. Petit à petit leur concentration va donc s’accroitre dans le tissu.
- Enfin, elles sont un aimant puissant pour au moins une bactérie malodorante, le micrococcus. Qui n’aime pas l’environnement des fibres naturelles.
Ces propriétés sont donc idéales pour accélérer l’évacuation de la transpiration (à l’air libre), mais désastreuses dans la gestion des odeurs !

Le tableau ci-dessous (issu de la même étude de l’université de Gent de novembre 2014) montre très clairement que les odeurs perçues dans un tee-shirt en polyester après un effort physique intense sont bien plus désagréables (0 = neutre , 10 = insupportable) que pour un tee-shirt en coton.
Même lors d’un lavage, l’hydrophobie des fibres synthétiques va repousser les agents nettoyants et emprisonner l’huile. L’odeur ne disparaitra donc pas et va même augmenter au fil du temps. Toute médaille a son revers…
Et si aujourd’hui des traitements biocides existent pour remédier au problème des odeurs, ils sont essentiellement chimiques (nanoparticules comme ions d’argent, zinc..). Ils se superposent au vêtement en fin de production (finishing). Mais soit ils disparaissent après quelques lavages, soit leur innocuité n’est pas encore prouvée. C’est ce que démontre une étude de 60 millions de consommateurs.
avantages
évacuation maximale de l’humidité
(à l’air libre)
séchage très rapide.
inconvénients
des odeurs tenaces
et des traces
...qui ne partiront jamais au lavage !
conclusion
Au final, quelles sont les bonnes matières pour gérer la transpiration ?
Vous avez compris que pour moins transpirer, le tissu doit lui-même réguler la température corporelle. En maintenant au frais quand il fait chaud, le mécanisme naturel de transpiration ne se déclenche pas.
Pour limiter les odeurs, le tissu ne doit pas retenir les bactéries responsables de celle-ci.
Votre première couche doit idéalement être en laine merinos, Lyocell, Tencel® ou lin si vous avez prévu un minimum d’efforts. La technologie 37°5 ®, naturelle, est également très efficace pour des grosses accélérations.
Votre deuxième et troisième couches dépendront de votre exigence en terme de protection. Il faut néanmoins qu’elles soient respirantes. Rien ne sert d’acheter un blouson blazer ou un car coat complètement imperméable avec des zips sous les aisselles, si vous gardez une chemise en coton ! Et inversement.
Les matières synthétiques sont à éviter si vous voulez proscrire les odeurs.
Mais elles restent très performantes sur l’évacuation de la transpiration !
Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour choisir au mieux vos vêtements. Et si vous n’avez pas d’idée, sachez que le vestiaire de WOLBE a été conçu exactement pour éviter de transpirer…